Pourquoi Projet Rock ?



De ma frustration est né ce nouveau projet photographique… Ou peut-être d’une vague réminiscence empruntée à un de mes rêves. Mais, s’agit-il vraiment de photographies ? Au début, je me suis posé une question simple : « Pourquoi ne puis-je pas jouer un rôle dans cette « Histoire » ? Cette « Histoire » qui nourrit mon imaginaire et mes passions au quotidien depuis… Hum… Toujours ? ». C’est là tout l’objet de Projet Rock. S’approprier des figures de la Culture Pop et de l’«Histoire» du Rock and Roll. Leurs faits d’arme, leurs orientations artistiques, la marque de leurs guitares et leur discographie. Quitte à créer des représentations visuelles vides de sens car sans rapport avec la réalité.

Projet Rock est aussi un canal pour célébrer mes héros personnels et me construire une solide galerie de portraits. On notera que reconnaître qu’il existe une « Culture Pop et Rock », c’est admettre que le Rock n’est plus là pour déranger, déstabiliser, ni même provoquer… Le Rock a aujourd’hui sa place dans la Culture avec un grand C et n’importe quel cadre supérieur peut-en afficher les signes extérieurs sans compromettre son avancement ni même ses points retraite. Aujourd’hui, on convoque le Rock and Roll jusque dans les fêtes de fin d’année, sous les préaux des écoles maternelles. A la façon d’anciennes danses folkloriques et autres légendes de nôtre beau terroir Français. C’est tout dire.

J’aimerai également que cette « Culture Rock » entre enfin dans les musées via ce travail graphique. Comme un pas de plus vers l’inévitable institutionnalisation de l’éternelle rébellion adolescente (qu’elle incarne). Institutionnalisation qui ressemble à un récent concert des Rolling Stones. La moyenne d’âge du public y frôle, hypothèse basse, les 69,8 ans et je ne parle pas de celle des 5 squelettes qui sont sur scène. On y croise, sur la pelouse, béquilles et déambulateurs : « Tiens, la dernière fois que j’ai vu Mick et Keith, j’avais encore des cheveux et des dents. » Comme tous ces vétérans, moi aussi, j’ai quitté l’adolescence il y a presque 40 ans.

Grâce à ce projet (que j’espère être Rock), je tutoie enfin ces « stars » inabordables… D’autant qu’elles sont (pour la plupart) mortes. Elles pourront difficilement me contredire, ni publier de démentis. Je les appelle par leurs (vrais) prénoms et je numérote nos entrevues dans mon éphéméride. J’en partage avec vous les traces en noir et blanc, ces « glitchs » très XXIe. Je prie, également, pour qu’aucun spectateur dubitatif ne se pose la question de leur vraisemblance (ni même la question de l’utilisation plus ou moins experte d’Adobe Photoshop). Derrière chaque prénom, un héros, une héroïne que l’on reconnaît ou pas. Qu’importe, je sais à qui je rend hommage. Pas aux artistes mais bien à l’idée que je m’en fais.
Pour rendre le tout un peu moins lisible, mon seul canal de promotion est et sera Instagram sous le monogramme « M/A ». Ça tombe bien ce sont mes initiales. « Insta », ce réseau social qui montre et magnifie, qui attise les convoitises et la Jalousie. On est forcément loin d’un monde à la LinkedIn peuplé de tendances, de challenges, d’innovation et de projets d’entreprise auquel on ne souhaite vraiment pas participer. Un peu de légèreté ne peut pas nuire au monde institutionnel. Ou d’un Facebook plus approprié à une une convention de punks à chiens dans une petite ville côtière du Finistère Sud. Alors, Instagram vous donnera-t-il envie de suivre ce Projet ? « L’envie d’avoir envie », aurait ajouté Johnny Hallyday. Mais c’était quand il était encore en vie et que je l’appelais Jean-Phil. (#36) !